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Dès la sortie de Sévaré, il n'y a plus personne sur la route, hormis un militaire chargé d'empêcher, poliment, les témoins extérieurs de quitter la ville. La guerre menée au Mali contre les groupes armés réunis autour d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) se fait encore à huis clos, alors que l'armée française, parallèlement à l'armée malienne, est engagée au sol sur deux axes, dans la zone de contact entre le nord et le sud du pays.
![]() Des affrontements terrestres y ont eu lieu en milieu de semaine dernière, impliquant des "Blancs", selon des sources sur place. Le colonel Didier Dacko, chef des opérations de l'armée malienne dans cette région cruciale, précise que les combats ont eu lieu "à quinze kilomètres de la ville". Les forces maliennes n'y ont subi que des pertes légères. Elles mènent encore des actions contre des "éléments résiduels", tandis que le gros des forces ennemies "fait route vers le Nord". PETITS GROUPES DE COMBATTANTS ISOLÉS Un second officier malien, le capitaine Ibrahim Sanogo, précise : "On nettoie les grottes pour ne pas se faire surprendre." Il décrit le départ en catastrophe des rebelles islamistes, abandonnant derrière eux des pick-up "en panne d'essence". Le contrôle de la route en direction de Douentza est encore incertain. "C'est une zone franche [sans contrôle véritable]", affirme-t-il. Ainsi que l'explique Issaka Bathily, le préfet de Douentza, réfugié à Mopti depuis des mois : "Il y a dans les environs [de la ville] un relief escarpé qui est dans la continuité des falaises de Bandiagara, et permet de se cacher dans les ravins et parfois dans des grottes." Même si le gros des combattants islamistes en repli se tient à l'écart des villes où ils sabotent les antennes de téléphone portable pour éviter les transmissions d'informations par une population généralement hostile, les groupes alliés d'AQMI – Ansar Eddine et le Mujao (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest) – laissent derrière eux des petits groupes de combattants isolés qui ne demandent qu'à profiter du terrain pour lancer des actions de guérilla. Cette crainte, renforcée par l'existence de sympathisants islamistes dans les zones loyalistes, déclenche un climat de suspicion et d'amalgame qui risque de conduire à des excès graves. ![]() Comment d'éventuels partisans de l'islam politique peuvent-ils se "démarquer" des islamistes ayant recours à la violence armée ? Le maire s'en tient à des détails vestimentaires, "par rapport aux accoutrements, il faut raser les barbes, allonger les pantalons". Le maire souligne la présence en zone loyaliste d'éléments "infiltrés" et de sympathisants des rebelles que, déjà, on appelle au Mali les "collabos". Il précise tout de même : "Ce n'est pas l'ensemble de la population qui a adhéré [aux thèses des islamistes], heureusement, sinon on allait avoir la guerre civile." BAVURES DE L'ARMÉE MALIENNE Le second axe de pénétration terrestre des forces françaises et maliennes, à Diabali, suscite les mêmes craintes. A 150 kilomètres à vol d'oiseau de Konna, mais à plusieurs centaines de kilomètres en empruntant les routes, les combattants de la coalition islamistes ont quitté la ville prise quelques jours plus tôt sans engager de combat frontal. Mais, déjà, des bavures semblent avoir été commises dans la région. Des sources au sein de la communauté touareg font état de plusieurs assassinats par des éléments des forces de sécurité maliennes. Cinq personnes auraient été tuées dans les environs de Niono, au sud de Diabali, dont un marabout touareg, Aboubakrim Ag Hemmou, et son oncle de 70 ans. L'amalgame entre les membres des ethnies et certaines rébellions est désormais une menace. D'autant que la suspicion dépasse le cadre ethnique. La recherche des "collabos" ressemble déjà à une chasse à l'homme. ![]() Un "potentiel de violence et de règlements de comptes très élevé", selon Yvan Guichaoua, de l'université East Anglia, met en danger les zones où progresseront les forces maliennes ou les milices progouvernementales qui ont été créées ou réactivées dans la région de Sévaré. QUESTIONS D'ETHNIE, DE COULEURS DE PEAU Djibril Diallo, chef d'état-major du Ganda Koy, le plus important de ces groupes, attend de se voir donner l'ordre, avec ses 2 642 hommes enregistrés, "d'intervenir sur le front". Il précise que l'objectif de son groupe à forte composante songhaï "est d'arriver à temps dans [leurs] régions, Gao et Tombouctou, mais aussi dans les cercles [en campagne] pour empêcher certaines choses [exactions] avec les militaires". Mais il dit aussi : "Partout où il y a eu massacre, c'est qu'il y avait eu infiltrations", selon une équation simple, assimilant une ethnie en bloc à un camp dans la guerre : "Nous considérons tous les tamashek [Touareg] comme des MNLA [rebelles touareg]. Il n'y a personne qui ne soit pas complice." D'autres milices, comme Ganda Lassalizo créée en août 2012 et qui ne revendique que 200 hommes, disent aussi travailler contre l'"espionnage". Préoccupation partagée par Ibrahim Diallo, actuel chef d'état-major du Ganda Izzo, une milice recrutant surtout des Peuls, qui met en garde : "Il n'y a personne, dans le nord du Mali, qui ne sache manier une arme." C'est ici qu'entrent les questions d'ethnie, de couleur de peau. "Noirs" contre "Blancs" ou "Rouges" (Touareg). "Dans notre village [Fafa, au sud de Gao], un Peau-Rouge ne peut pas faire la loi", avertit Ibrahim Diallo. "Quand je vois un Mujao, je peux l'identifier tout de suite." Les milices, réorganisées au cours des derniers mois, n'ont pas été armées massivement à ce stade, mais elles risquent de "porter le chapeau pour certaines bavures", assure un observateur de la région. "Cela a déjà été observé dans les phases de massacres précédentes, dans les années 1990. Parfois, l'armée massacre dans une région, puis on accuse les milices." |
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† Admin Woman †
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![]() Merci, Haia
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