08 - 01 - 2013, 04:35 AM
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Le premier ministre syrien a annoncé, lundi 7 janvier, une réunion du gouvernement pour mettre en œuvre le plan de sortie de crise proposé la veille par le président Assad, selon l'agence officielle d'information SANA (Syrian Arab News Agency).
Présentant pour la première fois une feuille de route détaillée, le chef de l'Etat contesté avait proposé dimanche lors d'un discours un plan prévoyant la fin des opérations militaires, suivie par un dialogue national sous l'égide du "gouvernement actuel". Il avait ajouté que le cabinet mettrait au point "dans les prochains jours" les détails de cette initiative, qui vise à terme l'élaboration d'une charte nationale soumise à référendum, avant qu'un nouveau Parlement et un nouveau gouvernement sortent des urnes.
Dans son édition de lundi, le quotidien Al-Watan, favorable au pouvoir en place, citait des sources proches du régime affirmant que ce plan de M. Assad était "profondément patriotique". Elles ont à nouveau dénoncé le concept occidental de "période transitoire" qui prévoit de passer d'une "étape avec le président Assad à une étape sans le président Assad", notant que cette interprétation était "inacceptable".
Après une visite à la fin de décembre à Damas, l'émissaire international Lakhdar Brahimi avait évoqué un plan prévoyant un cessez-le-feu, la formation d'un gouvernement aux pleins pouvoirs et des élections.
"DÉNI DE RÉALITÉ"
Lundi, la France a dénoncé "le déni de réalité" du discours du président Assad et a redemandé son départ du pouvoir. "Les propos de Bachar Al-Assad illustrent à nouveau le déni de réalité dans lequel il s'est muré pour justifier la répression du peuple syrien", a affirmé dans une déclaration Philippe Lalliot, porte-parole du Quai d'Orsay.
"Ses déclarations, qui interviennent peu après la publication par les Nations unies d'un rapport mettant en lumière les exactions commises par son clan, ne trompent personne, a ajouté M. Lalliot. Le départ de Bachar Al-Assad reste une condition incontournable de la transition politique, comme le rappelle la Coalition nationale syrienne", l'organe de la rébellion.
De son côté, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a qualifié de "lamentable" le discours de Bachar Al-Assad. "On savait déjà que Bachar était l'assassin de son peuple, on constate avec son discours lamentable qu'il est en plus sourd et aveugle", a écrit M. Fabius sur son compte Twitter. "Le meilleur vœu qu'on puisse formuler pour la Syrie en 2013, c'est qu'elle soit débarrassée de son dictateur", a-t-il ajouté.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a, lui, estimé que le discours tenu dimanche par le président syrien "ne contribue pas à une solution susceptible de mettre fin aux souffrances terribles du peuple syrien", a indiqué lundi son porte-parole. M. Ban est "déçu", a précisé Martin Nesirky, car ce discours "rejette l'élément le plus important de la Déclaration de Genève (...) : une transition politique et l'instauration d'un gouvernement de transition doté des pleins pouvoirs exécutifs et comprenant des représentants de tous les Syriens".
Bachar Al-Assad a proposé dimanche un plan "politique" impliquant son maintien au pouvoir, une solution aussitôt rejetée par l'opposition. Pour Washington, la solution exposée par Bachar Al-Assad pour sortir la Syrie de la guerre civile est "déconnectée de la réalité", tandis que Londres a jugé que son discours allait "au-delà de l'hypocrisie" et a réaffirmé que le président syrien devait s'en aller.
Lire : Bachar Al-Assad propose une "solution politique", rejetée par l'opposition
Le Haut Commissariat aux droits de l'homme des Nations unies dispose désormais d'une liste de 59 648 personnes tuées en Syrie entre le début du conflit et la fin de novembre, un bilan nettement supérieur à celui de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, une organisation non gouvernementale proche de l'opposition, qui estime que la guerre civile a fait plus de 46 000 morts
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