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Des dizaines de milliers de Portugais se sont rassemblés samedi 29 septembre à Lisbonne à l'appel des syndicats pour crier leur refus de la politique de rigueur menée par le gouvernement de centre-droit, qui s'apprête à l'accentuer afin de tenir ses engagements internationaux. La place du Commerce, située au cœur de la capitale, était noire de monde en milieu d'après-midi. Selon les estimations de la presse, elle peut contenir entre 70 000 et 175 000 personnes.
Cette manifestation "contre le vol des salaires et des pensions de retraite" était organisée par la CGTP, la principale confédération syndicale portugaise mais comptait sur le soutien des mouvements d'indignés et d'un groupe de citoyens qui, via les réseaux sociaux, avait mobilisé deux semaines auparavant plusieurs centaines de milliers de personnes dans une trentaine de villes. Témoignant d'une colère sociale grandissante, le rassemblement du 15 septembre avait été le plus important au Portugal depuis que le pays a obtenu, en mai 2011, une aide de 78 milliards d'euros de l'Union européenne et du Fonds monétaire international. UNE GRÈVE GÉNÉRALE À L'ORDRE DU JOUR Haranguant la foule réunie à Lisbonne, le secrétaire général de la CGTP, Arménio Carlos, a appelé à "l'unité de toutes les victimes de cette politique" et annoncé la tenue le 3 octobre d'une réunion de la centrale syndicale qui "discutera de la convocation d'une grande grève générale". Sur la place aux abords du fleuve Tage, les manifestants ont scandé "A bas l'austérité !" en brandissant pancartes et drapeaux des syndicats des administrations locales, des enseignants et même des forces de l'ordre, avant de se disperser dans le calme. En échange de son sauvetage financier, Lisbonne s'est appliqué à mettre en œuvre une sévère cure de rigueur mais la récession économique et le chômage se sont aggravés, et le gouvernement de centre-droit peine à assainir les comptes publics. Le déficit budgétaire du pays s'élevait fin juin à 6,8 % du PIB, un chiffre encore loin de l'objectif de 5 % pour l'ensemble de cette année, qui vient d'être revu à la hausse par ses bailleurs de fonds. Un contrôle renforcé des dépenses et une augmentation des impôts sur le patrimoine et le capital sont à l'étude afin de corriger ce dérapage. En 2013, le gouvernement devra ramener le déficit à 4,5 % du PIB, contre un objectif de 3 % auparavant, en faisant des économies supplémentaires de 4,9 milliards d'euros qui impliqueront une nouvelle hausse de l'impôt sur le revenu, a-t-il déjà prévenu. A Madrid, les manifestants continuent de faire pression autour du Congrès Dans l'Espagne voisine aussi, l'exaspération sociale devient plus pressante alors que le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy compte poursuivre sur le chemin de l'austérité. Aux cris de "démission", des milliers de manifestants ont répondu à l'appel de la mouvance des indignés et se sont une nouvelle fois rassemblés samedi en fin de journée autour du Congrès des députés à Madrid, pour dénoncer les coupes budgétaires face aux cordons de la police anti-émeutes déployée en masse. |
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