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Egypte : la justice exige la dissolution de l'Assemblée et maintient la candidature de Chafiq
Le premier ministre Ahmad Chafiq avait dû quitter ses fonctions sous la pression de la rue en mars 2011, peu après la démission de Hosni Moubarak. La Haute Cour constitutionnelle égyptienne a décidé, jeudi 14 juin, d'invalider un tiers des sièges de l'Assemblée du peuple, ce qui entraînera la dissolution de la chambre basse du Parlement, a déclaré jeudi le président de la Cour. "Le jugement concernant le Parlement inclut la dissolution de la chambre basse du Parlement dans sa totalité, car la loi qui a gouverné le déroulement des élections est contraire aux règles de la Constitution", a déclaré Farouk Soltan, joint par téléphone. Ce sera à l'exécutif, a-t-il ajouté, de convoquer un nouveau scrutin. L'ARMÉE POURRAIT REPRENDRE LE POUVOIR Selon des sources militaires, l'armée qui dirige de fait le pays depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011, se trouvait dans l'après-midi en réunion extraordinaire et pourrait annoncer qu'elle va reprendre le pouvoir législatif jusqu'à l'élection d'une nouvelle Assemblée du peuple (chambre des députés). En novembre et janvier dernier, les premières élections législatives depuis la chute du président Hosni Moubarak lors de la "révolution du Nil" avaient consacré une nette victoire des islamistes. LE RETOUR DES ANCIENS PILIERS DU RÉGIME La Cour a d'autre part décidé d'invalider une loi interdisant aux anciens piliers du régime de Hosni Moubarak de se présenter aux élections, maintenant ainsi la candidature d'Ahmad Chafiq à la présidentielle samedi et dimanche. "La Cour suprême a déclaré anticonstitutionnelle la loi sur les piliers du régime", a rapporté l'agence de presse égyptienne officielle Middle East News Agency (MENA). Ahmad Chafiq, dernier premier ministre de Hosni Moubarak, doit affronter le Frère musulman Mohammed Morsi les 16 et 17 juin pour le second tour de la présidentielle. La loi invalidée avait été adoptée en avril par le Parlement puis ratifié par le Conseil militaire, mais la commission électorale avait décidé de renvoyer le texte devant la Haute Cour constitutionnelle, permettant ainsi à M. Chafiq de se présenter à la présidentielle en attendant son arrêt. Elle interdisait à "tout président de la République, vice-président, premier ministre", pendant les dix années précédant le 11 février 2011, date de la démission de M. Moubarak, d'exercer des droits politiques pendant dix ans. "UN VÉRITABLE COUP D'ÉTAT" Le jugement de la Cour constitutionnelle égyptienne qui entraîne la dissolution du Parlement et le maintien de la candidature d'Ahmed Chafik à la présidentielle équivaut à un coup d'Etat, a déclaré jeudi l'ancien candidat islamiste dissident Abdel Moneim Abou Fotouh. Dans un communiqué mis en ligne sur Facebook, Fotouh rappelle également le décret adopté la veille par le gouvernement, qui accorde à la police militaire et aux services de renseignement de l'armée le pouvoir d'arrêter des civils et de les déférer devant la justice militaire. "Maintenir le candidat de l'armée [dans la course] et renverser le Parlement élu après avoir accordé à la police militaire le droit de procéder à des arrestations est un véritable coup d'Etat et quiconque pense que des millions de jeunes vont laisser ce coup d'Etat se produire se leurre", écrit-il. هذه الاخبار من صحيفة (( Le Monde الفرنسية |
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