En Egypte, les partisans de Mohamed Morsi victimes d’une chasse aux sorcières
Il était l'un des derniers dirigeants des Frères musulmans en cavale, toujours recherché par la police. Essam Al-Arian a été interpellé, mercredi 30 octobre, dans une banlieue bourgeoise du Caire. L'arrestation tombe à point nommé : accusé, entre autres, d'avoir incité au meurtre de manifestants sous le mandat du président Mohamed Morsi, le numéro 2 du Parti de la liberté et de la justice, façade politique de la confrérie, sera sur le banc des accusés aux côtés du chef d'Etat déchu, dont le procès doit s'ouvrir lundi 4 novembre.
Quatre mois après le renversement de Mohamed Morsi, les Frères musulmans, qu'ils soient cadres ou seconds couteaux, sont toujours la cible de mesures répressives de la part du pouvoir en place, un gouvernement intérimaire soutenu et piloté par l'armée. Dissolution de l'association de la confrérie, gel de ses avoirs, arrestations régulières, prolongations de détention : le régime militaire justifie ses attaques envers la confrérie, ou ce qu'il en reste, par ce qu'il appelle « une lutte nationale contre le terrorisme », largement soutenue par la population.
On en devine aujourd'hui les dérives. Le pouvoir s'applique à verrouiller les unes après les autres les libertés acquises durant la révolution de janvier 2011 contre le régime de Moubarak, à commencer par la liberté d'expression. Mohamed Youssef, champion du monde de kun...