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Son silence après l'attentat qui a tué trois responsables du régime, mercredi, à Damas, alimentait toutes les spéculations. On le disait blessé ou enfui sur la côte. Mais, à en croire les images de la télévision syrienne diffusées jeudi 19 juillet, Bachar Al-Assad garde la main. Le président a assisté à la prestation de serment du nouveau ministre de la défense, Fahd Al-Freij, avec lequel il pose devant les caméras. Un de ses conseillers affirmait plus tôt, sous couvert de l'anonymat, que le chef de l'Etat se trouvait toujours au palais présidentiel de Damas "avec ses collaborateurs et dirigeait les destinées du pays". Une version contredite par des sources proches de l'opposition et par un diplomate occidental qui évoquaient un départ du président vers Lattaquié, sur la côte syrienne. Les combats continuaient de faire rage aux premières heures de vendredi dans certains quartiers de la capitale syrienne. Des centaines de personnes fuyaient, jeudi, les quartiers où insurgés et forces gouvernementales s'affrontaient violemment pour la cinquième journée consécutive. Alors qu'une partie de la ville semble tourner au ralenti, une quinzaine de chars ont pris d'assaut la zone de Kaboun, dans la banlieue nord-est. "Il y a des craintes de massacre", a mis en garde Rami Abdel Rahmane, responsable de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). D'après l'opposition, les violences ont fait 250 morts jeudi dans le pays, ce qui en fait la journée la plus sanglante depuis le début de la révolte. >> Voir notre infographie animée : "Retour sur seize mois de répression féroce" "Ces combats d'une extrême violence devraient se poursuivre pendant les prochaines quarante-huit heures pour nettoyer Damas des terroristes avant le début du ramadan, mois de jeûne musulman, qui commence vendredi, a indiqué une source sécuritaire dans la capitale. Jusqu'à présent, l'armée avait fait preuve de retenue dans ses opérations, mais depuis l'attentat, elle est décidée à utiliser toutes les armes en sa possession pour en finir avec les terroristes." Signe de l'intensité des combats, de la fumée s'élevait, jeudi, du quartier de Mezzeh, qui abrite de nombreux bâtiments ministériels. La télévision syrienne a diffusé des alertes prévenant les habitants que des insurgés déguisés en gardes républicains se répandaient dans plusieurs endroits. L'opposition a riposté en affirmant que ces unités d'élite du régime avaient pris position dans le quartier de Midane, au sud de Damas. Les insurgés ont par ailleurs progressé dans l'est du pays. Le vice-ministre de l'intérieur irakien a annoncé qu'ils avaient désormais le contrôle de la totalité des postes-frontière avec son pays. Selon l'OSDH, les rebelles ont également pris jeudi le contrôle d'un poste-frontière à la frontière avec la Turquie, une première depuis le début de la révolte. Une information que semble attester un vidéo diffusée sur YouTube montrant des hommes armés tirant en l'air en signe de joie puis détruisant un grand portrait du président syrien. D'après une source sécuritaire libanaise, plus de 18 600 Syriens fuyant les violences se sont réfugiés au Liban depuis mercredi, "parmi eux, nombreux originaires de Damas et de sa province". Selon l'agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), plus de 26 900 personnes sont actuellement officiellement inscrites comme réfugiées au Liban, mais leur nombre serait en fait bien supérieur, estiment des militants des droits de l'homme. Un tank de l'armée syrienne, détruit dans les rues de Lattaquié, jeudi 19 juillet. NOUVEAUX VETOS RUSSE ET CHINOIS Sur le terrain diplomatique, Russes et Chinois ont mis leur veto, jeudi, à la résolution qui menaçait le pouvoir syrien de sanctions. C'est la troisième fois que ces deux pays font barrage à des résolutions visant à exercer une pression sur le régime du président Bachar Al-Assad. Pour les Etats-Unis, ce nouveau vote sonne "l'échec" du Conseil de sécurité dans ce dossier et signifie que la mission de Kofi Annan "ne peut pas se poursuivre". >> Lire : "A l'ONU, la Russie et la Chine bloquent une nouvelle résolution sur la Syrie" Le Conseil a jusqu'à vendredi soir pour adopter une résolution sur le sort des trois cents observateurs de la Mission d'observation de l'ONU en Syrie (Minus), dont le mandat expire à cette date. Les Occidentaux veulent assortir son renouvellement de pressions sur Damas et la Russie veut se contenter de prolonger cette mission, qui a été incapable depuis la mi-avril de faire cesser les combats. Poursuivant sa première tournée à l'étranger depuis son élection, le président russe Vladimir Poutine doit être vendredi à Berlin et Paris, où il affrontera des pressions pour infléchir son soutien à Damas. |
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