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C'est dans une capitale dont le centre a été bouclé sous haute sécurité et qui restera coupée à toute circulation jusqu'au soir que la chancelière allemande Angela Merkel arrive mardi à Athènes pour prêter soutien au gouvernement conservateur d'Antonis Samaras. Il s'agit du premier déplacement en Grèce de la chancelière allemande depuis le début de la crise en 2009. Alors que des manifestations anti-austérité sont attendues dans l'après-midi, quelque 6 500 policiers et membres des forces anti-émeute sont sur le pied de guerre pour tenter d'éviter tout dérapage, dans une ville où les manifestations qui s'enchaînent depuis trois ans deviennent de plus en plus violentes. Une manifestation anti-austérité prévue avant l'annonce de la venue de la chancelière a réuni huit mille personnes à Athènes lundi soir. Les manifestants ont fait entendre leur colère contre la chancelière, que beaucoup de Grecs rendent responsable des maux de leur pays. La principale banderole était un drapeau allemand déployé devant le Parlement et sur lequel on pouvait lire :"Angela tu n'es pas la bienvenue !" La visite de Mme Merkel, la première depuis le début de la crise, prend une allure archi-symbolique, la chancelière étant tenue par l'homme de la rue grec comme personnellement responsable de la baisse de son niveau de vie pour son intransigeance à vouloir d'abord assainir les comptes du pays, au risque de l'étouffer avant de l'avoir guéri. Dans un pays éreinté par trois ans de crise en cascade, M. Samaras tente d'imposer un nouveau train d'austérité au nom du maintien du pays dans l'euro. LA COHÉSION DE LA SOCIÉTÉ GRECQUE MENACÉE Dans une interview à la presse allemande la semaine dernière, M. Samaras a tiré la sonnette d'alarme sur l'état du pays, où le taux de chômage est de 24 % et où l'actualité est dominée par les scandales de corruption et les suicides, alors que les entreprises ferment par dizaines chaque jour. Selon lui, la "cohésion de la société" grecque est "mise en danger par la montée du chômage comme c'était le cas de l'Allemagne à la fin de la République de Weimar", régime qui tentait aussi d'imposer une austérité budgétaire et dont la faillite a finalement entraîné l'accession d'Hitler au pouvoir. Il plaide pour un allongement de la durée nécessaire (quatre ans au lieu de deux) pour appliquer un paquet de 13,5 milliards d'euros d'économie demandé par les créanciers du pays et pas encore voté au parlement, censé permettre la poursuite du maintien de l'aide financière de l'UE, de la BCE et du FMI. Le chef de l'opposition Alexis Tsipras, dirigeant du parti de gauche radicale Syriza a fustigé le soutien accordé par Mme Merkel à un gouvernement de coalition qui "s'écroule". "Ce qui arrive dans notre pays est sans précédent et criminel" a dit M. Tsipras, selon lequel les programmes d'austérité en cours "mènent à l'effondrement social". Qu'apportera Mme Merkel dans sa besace pour soulager les Grecs? Certains disent juste des mots, certains attendent des mesures de soutien industriel pour soutenir l'emploi, d'autres enfin espèrent surtout qu'elle va s'entendre enfin avec le FMI et la BCE, les deux autres créanciers internationaux du pays, qui se repassent la patate chaude pour éviter d'endosser des pertes sur la dette grecque |
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