Manuscrit C Folio 26 Recto.
contre moi, jamais elle ne manque de me protéger aussitôt que je l'invoque. S'il me survient une inquiétude, un embarras, bien vite je me tourne vers elle et toujours comme la plus tendre des Mères elle se charge de mes intérêts. Que de fois en parlant aux novices, il m'est arrivé de l'invoquer et de ressentir les bienfaits de sa maternelle protection !... Souvent les novices me disent : " Mais vous avez une réponse à tout, je croyais cette fois vous embarrasser... où donc allez-vous chercher ce que vous dites ? " Il en est même d'assez candides pour croire que je lis dans leur âme parce qu'il m'est arrivé de les prévenir en leur disant ce qu'elles pensaient. Une nuit, une de mes compagnes (NHA 1114) avait résolu de me cacher une peine qui la faisait beaucoup souffrir. Je la rencontre dès le matin, elle me parle avec un visage souriant et moi, sans répondre à ce qu'elle me disait, je lui dis avec un accent convaincu : Vous avez du chagrin. Si j'avais fait tomber la lune à ses pieds je crois qu'elle ne m'aurait pas regardée avec plus d'étonnement. Sa stupéfaction était si grande qu'elle me gagna, je fus un instant saisie d'un effroi surnaturel. J'étais bien sûre de n'avoir pas le don de lire dans les âmes et cela m'étonnait d'autant plus d'être tombée si juste. Je sentais bien que le Bon Dieu était tout près, que, sans m'en apercevoir, j'avais dit, comme un enfant, des paroles qui ne venaient pas de moi mais de Lui. Ma Mère bien-aimée, vous comprenez qu'aux novices tout est permis